Depuis plusieurs années, il y a eu une tentative d’établissement d´un système général d´assurance sociale et de santé, ce qui, jusque- la, n´est pas encore effectif. La majorité de la population surtout en milieux ruraux n´est pas assurée. Les frais de consultations médicales, de diagnostic (analyses biomédicales ou radiologiques) ou de traitement (médicaments) sont payés directement par les patients eux-mêmes ou leur famille, ce qui fait que les centres de santé ou médecins sont souvent visités très tard lorsque les maladies sont au stade terminal. La prévention est négligée ou bafouée car supposée chère. Pendant la retraite les soins de santé sont assurés par les enfants des patients (s´ils en ont), sinon les vieillards sans enfants sont abandonnés à eux- mêmes et/ou au reste de la famille. Au vu de ceci, on pourrait imaginer que «  plus on a d´enfants, mieux on est assuré » à la retraite, mais constatons que chaque enfant, avant qu´il ne devienne quelque chose et ne supporte ses parents, constitue une grande charge pour ces derniers (besoins fondamentaux, scolarisation, santé, etc.). La famille moyenne au Bénin a au moins quatre enfants, ce qui est une charge énorme pour les familles pauvres, surtout celles sans revenu fixe.

Selon les informations officielles du ministère de la santé béninois, il y a un médecin pour environ 6400 personnes (à titre comparatif: en Autriche il y a à peu près un médecin pour environ 200 personnes), et un hôpital pour environ 16700 habitants, ce qui fait qu´en cas de maladies, environ 80% de la population (particulièrement en milieu rural) sont reçus dans les centres de santé par les infirmiers et les sages-femmes qui ne sont pas outillés pour traiter ces maladies et donner les conseils adéquats pour leur prévention et leur contrôle ; ce qui ne relève que de la compétence exclusive des médecins. Il y a donc manque de médecins et surtout de spécialistes dans certains domaines au Bénin.